Maman revient toujours
Basée sur les mémoires d'une survivante de l'Holocauste, l'histoire émouvante d'une jeune fille cachée pendant de nombreux mois dans le ghetto de Varsovie. Un témoignage poétiquement illustré du pouvoir salvateur de l'amour et de l'imagination.
Personne ne sait qu'une fille vit ici. Tu vivras ici comme un nain. C'est ce qu'elle m'a dit. (...) Je ne me suis pas sentie triste. Je ne me suis pas sentie mal. Je ne savais pas du tout qu'il y avait une autre vie. Je pensais que c'était comme ça. Je n'ai jamais voulu partir, parce que je ne savais pas que c'était possible de partir.
Zosia, fille de Natalia et Szymon Zajczyk, était toute jeune lorsque la guerre a éclaté. À l'automne 1940, elle et sa famille ont été envoyées dans le ghetto de Varsovie. Pour sauver sa fille, Natalia l'a cachée dans la cave. La fille y passait de longs mois uniquement avec sa poupée adorée, dans un monde imaginaire créé pour elle par sa mère.
Elle ne se souvient pas du mur, des gens affamés dans les rues, des brassards avec l'étoile de David. Elle se souvient des châtaignes et des feuilles que sa mère lui apportait, des luges dessinées sur le sol avec du charbon de bois, et des rats qui lui rendaient visite, ce dont elle n'avait pas peur au début.
Zosia Zajczyk est l'une des rares qui a survécu. Tant d’années plus tard, elle raconte son histoire.
Mama zawsze wraca (Maman revient toujours) est une histoire écrite par l'auteure Agata Tuszynska sur un lien inhabituel entre une mère et sa fille au milieu de la cruauté de la guerre. Une dimension supplémentaire est apportée par les illustrations subtiles et poétiques d'Iwona Chmielewska, une artiste très appréciée en Pologne et à l'étranger.
La bande de papier avec un motif brodé, important dans l'histoire, placée sur la couverture, est une tentative d'inverser le symbolisme de la bande avec l'étoile de David. Ici, ce morceau de tissu devient un signe de tendresse, un geste protecteur entourant le monde fragile de Natalia et de Zosia caché dans le livre.
"J'ai rencontré Zosia il y a longtemps. Pendant ma première ou peut-être ma deuxième visite en Israël. (...) La combinaison du langage et de la sensibilité d'un enfant avec la cruauté de la vie quotidienne de l'époque m’a bouleversé il y a vingt ans. (...) Je l'ai enfermé au fond de ma mémoire pendant longtemps. Des années plus tard, plus forte, je l'ai ouvert (...) J'ai réalisé alors à quel point nos destins sont proches. (...) Je me regarde dans le miroir de cette histoire. Une histoire d'amour et d'espoir. Une histoire qui vous laisse croire au pouvoir des mots" – Agata Tuszynska. "
(...) Ma tâche consistait à compléter ce texte choquant et ravissant par des images qui ne l'illustreraient pas de manière traditionnelle (c'est la seule chose dont j'étais sûre). Comment faire pour que le livre s'ouvre et se ferme symboliquement devant le spectateur, comme cette cave sombre ? Comment préserver et montrer la dimension sacrée de ce lieu ? Comment l'éclairer, la faire sortir de cette époque et la transposer le plus délicatement possible dans le monde d'aujourd'hui ? Et ne pas perturber l'expérience personnelle et intime du spectateur par une vision trop imposante ? Après tout, chacun est censé faire face à ce mystère à sa manière. L'image doit rester silencieuse ici, elle doit être invisible en quelque sorte, et pourtant importante et touchante". – Iwona Chmielewska
Publié en Pologne en 2020 (Mama zawsze wraca, Dwie siostry, Varsovie 2020) et en Corée (2022).